Ababacar Samb Makharam

ARTISTE

Présentation

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Ababacar Samb Makharam

Réalisateur et premier secrétaire général de la Fepaci

Ababacar Samb Makharam n’a pas seulement été réalisateur, comédien, acteur, animateur de radio, scénariste, producteur. Il a été, membre fondateur et premier Secrétaire général de la Fédération panafricaine des Cinéastes (Fepaci). Samb est un représentant de la première génération de créateurs et artistes africains, qui, après avoir étudié à l’étranger, est rentrée au Pays pour mettre son savoir et son énergie au service de l’Afrique.

Le cinéma d’Ababacar Samb Makharam, tout en étant d’une profonde poésie, porte un regard attentif sur une société sénégalaise en pleine mutation, aux tout débuts des années d’indépendance. Un véritable dialogue entre tradition et modernité, entre valeurs traditionnelles et valeurs universelles habite son œuvre.

Son cinéma est à la fois social, politique et avant-gardiste, aussi bien dans son langage cinématographique que dans son contenu sociologique. Il est brûlant de modernité par les thématiques traitées, assises sur des valeurs immuables.

Son cinéma est universel, et c’est là que se trouve la Révolution du cinéma de Samb !

Lui rendre hommage, c’est rendre hommage à tous les professionnels du cinéma. Le Fonds privé d’archives ASM a pour objectif, de faire redécouvrir la stature multiculturelle de l’homme Samb et de faire connaître au grand public, ainsi qu’aux jeunes professionnels du cinéma, son travail, son engagement, ses espoirs.  Sa philosophie culturelle, éminemment progressiste, apparaît dans toutes les études et critiques produites sur son œuvre, où est souvent fait un parallèle entre la nature de son engagement et celle de Frantz Fanon.

Ababacar Samb Makharam est un homme aux racines ancrées dans sa culture, mais son action est portée par une claire conscience du présent, et une vision, tournée vers le futur. (Une approche avant-gardiste de problématiques universelles et intemporelles, toujours actuelles.) On retrouve, tout au long de son œuvre, ces problématiques que sont le panafricanisme culturel, la dignité des peuples et des minorités, la préservation des valeurs, la femme, comme moteur de développement, ou encore cette problématique du « retour ».

Composition

Films

Parcours

Découvrez le riche parcours de Ababacar Samb Makharam

Ababacar Samb Makharam est né en 1934, à Dakar.

Après ses études primaires, il continue sa formation à l'école de Radio Électricité et Télévision de Paris. 

De 1955 à 1958, il étudie au Centre d'Art dramatique de la Rue Blanche, à Paris. Parallèlement il fonde la compagnie théâtrale Les Griots, avec Sarah Maldoror, Timothé Bassori et Toto Bissinthé, Il produit de nombreuses pièces parmi lesquelles :

-        L'OMBRE DE LA RAVINE, de Synge, mise en scène par Roger Blin

-        LA FILLE DES DIEUX, d’Abdou Anta Ka, mise en scène par Roger Blin

-        HUIS CLOS, de Jean Paul Sartre, mise en scène par Roger Blin

-        PAPA BON DIEU, de Louis Sapin, mise en scène par Michel Vitold.

Il travaille aussi comme acteur dans différents films européens, dont les plus connus sont : Tamango de John Berry, Tripes au soleil de Claude Bernard Aubert.

En 1958, il va à Rome pour étudier le cinéma au Centro Sperimentale di Cinema (CSC.) où il réalise son tout premier film de fin d’études : L'Ubriaco

L’école romaine terminée, il voyage aux États-Unis pour perfectionner ses connaissances cinématographiques.

Rentré au Sénégal en 1962, il travaille aux « Actualités sénégalaises » comme réalisateur. En 1966, il réalise son premier court métrage : “ ET LA NEIGE N'ÉTAIT PLUS”. Film qui interroge la problématique du retour.  « Un jeune boursier sénégalais revient de France. Qu'a-t-il appris ? Qu'a-t-il oublié ? Quelle voie va-t-il choisir au contact des nouvelles réalités africaines ? Les problèmes qui se posent à la jeunesse africaine y sont exposés avec franchise, courage et humour », dit sa fiche technique ».

Ce premier film de Samb remporte plusieurs prix :

-        Grand prix du Festival de Dinard (fifef)

-        Grand prix du Festival mondial des arts nègres

-        Grand prix Ould Dada

 

En 1971, sort son deuxième film KODOU. Le film est présenté ainsi : « Une jeune fille, Kodou, se soumet, un peu par bravade, à une pratique initiatique de tatouage labial particulièrement douloureux. Elle s'enfuit au milieu de la cérémonie, offensant ainsi gravement les traditions séculaires du village. Dès lors, confinée dans une sorte de quarantaine Kodou va sombrer dans la folie … Désemparée, sa famille la conduit à l’hôpital psychiatrique dirigé par un médecin européen. Cette médecine ne se révélant guère efficace, les parents décident de soumettre Kodou à une séance d'exorcisme traditionnel : le « Ndëpp ».

Kodou remportera également plusieurs prix :

-        Prix Georges Sadoul

-        Prix de la presse internationale au Fespaco

-        Prix spécial du jury au Festival Mannheim

 Du 1972 à 1976, Secrétaire général de la FEPACI, il est également membre de jury de plusieurs concours internationaux : Carthage, Moscou, Mannheim. 

En 1981, il réalise, JOM ou l’Histoire d’un Peuple, premier long métrage en couleur, qui sera présenté à la semaine de la critique au Festival de Cannes.

Le film est présenté ainsi : « Le Jom, c'est l’origine de toutes les vertus, la dignité, le courage, une certaine beauté du geste, la fidélité à l’engagement, le respect d’autrui et de soi-même. Khaly le griot, incarnation de la mémoire africaine, traverse les époques pour témoigner de la résistance à l’oppression, celle qui oppose le colonisateur au peuple asservi, le maître au domestique, le patron d’usine aux ouvriers ».

Ababacar Samb Makharam meurt en 1987 à l’âge de 52 ans. Il laisse une œuvre saluée par la critique, mais peu connue du grand public africain. 

-L’Ubriaco, 5 minutes, noir et blanc, 1960, Italie.

Film de fin d’étude au C.S.C (Centro Sperimentale di Cinema) Rome

-Et la neige n’était plus, 22 minutes, noir et blanc, 1966, Sénégal.

Après avoir obtenu une bourse pour étudier en France, le jeune Sénégalais rentre chez lui et s’interroge sur son expérience et son avenir, avec honnêteté, courage et humour dans ses films.

- Kodou, 86 minutes, noir et blanc, 1971, Sénégal.

Kodou vit dans un village dans la savane. Comme toutes les filles de son âge, lors d’une cérémonie initiatique, elle est soumise au tatouage traditionnel des lèvres, considéré comme un signe de beauté féminine. Ne supportant pas la douleur, elle subit un choc et s’enfuit. Marginalisée du village, la jeune femme devient folle. Admise dans un hôpital de Dakar, elle est soignée selon des thérapies psychiatriques modernes, mais ce ne sera que la cérémonie magique du N’Deup qui pourra la guérir.

 -Jom , 120 minutes, couleur, 1981, Sénégal. 

« Jom » signifie en wolof dignité, honneur. Certain perdront le Jom, d'autre le gagneront lors de l'opposition entre deux groupes de grévistes d'une grande usine, l'un mené par le radical Madjeumbe, l'autre par le modéré N'Dougoutte.

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